En cause : le développement du “contrôle inhibiteur”, soit l’aptitude à ne pas agir sous le simple effet d’une impulsion, celui des “fonctions exécutives” – autrement dit les capacités cognitives qui permettent d’organiser pensées et comportements – ainsi que celui des capacités d’attention.

 

Publiée par la revue Developmental Science, l’étude a porté sur 1 146 enfants, dont le contrôle inhibiteur a d’abord été évalué à l’âge de 4 ans et qui ont fait par la suite l’objet d’observations sur une période de dix-huit mois.

Le principe de l’expérience paraît très simple : il s’agissait de demander aux enfants de frapper deux coups avec un crayon quand l’expérimentateur frappait un seul coup et inversement. Une règle du jeu qui nécessite que l’enfant soit capable d’inhiber l’impulsion qui le porte à imiter ce que fait l’expérimentateur et à faire plutôt le contraire.

Les enfants ont été divisés en trois groupes : ceux qui parlaient uniquement l’anglais, ceux qui parlaient espagnol et anglais et ceux qui ne parlaient que l’espagnol au début de l’étude mais qui parlaient couramment l’une et l’autre langue au terme de l’étude.

“Dès le début de l’étude, le groupe qui était déjà bilingue a obtenu un score supérieur à celui des deux autres groupes”, explique l’auteure principale de l’étude, Jimena Santillán.

Nouvelles évaluations six mois plus tard, puis au bout de dix-huit mois : le groupe bilingue et le groupe des enfants en cours d’apprentissage d’une seconde langue ont montré tous deux un développement du contrôle inhibiteur nettement plus rapide que celui des jeunes locuteurs parlant uniquement l’anglais.

“Contrôle inhibiteur et fonctions exécutives sont des compétences décisives pour la réussite scolaire, précise Atika Khurana, coauteure de l’étude. Mais ces capacités cognitives ont aussi des effets positifs sur la santé et le bien-être plus tard dans la vie.”

source Courrier international