Le Bilinguisme par Immersion

Ce qui fonde le type d’enseignement de Diwan, ce n’est pas la parité horaire des deux langues, la langue dominante et la langue minorisée. C’est l’objectif d’un bilinguisme réel et performant dans les deux langues. Le français étant absolument dominant dans toute la société: dans la rue, dans la vie publique, dans les média, les radios et les télévisions, dans la plupart des familles, l’école se doit d’offrir une immersion linguistique en breton à 100% dès le plus jeune âge: même ainsi, l’imprégnation en breton ne représente que 25 à 30% de la vie éveillée de l’enfant d’une famille francophone. C’est relativement peu. C’est entre 3 et 4 ans que la capacité d’apprentissage des langues est la plus forte. A travers le jeu, le chant et les activités, le jeune enfant apprend, sans effort, quelle que soit sa langue maternelle.

A Diwan, la plus grande partie des parents ne parlent pas le breton et cependant, les élèves deviennent parfaitement bilingues à la fin du cycle primaire. A Diwan, la maternelle fonctionne entièrement en breton. Les apprentissages fondamentaux de la lecture, de l’écriture et du calcul se font en breton. Les connaissances acquises sont ensuite transposées en français sans effort d’acquisition supplémentaire en primaire. Apprendre à lire, c’est toujours apprendre à lire, quelle que soit la langue utilisée. C’est toute la vie de l’école qui se passe en breton. Le breton n’est pas seulement la langue de la classe, c’est la langue de la vie sociale.

Au collège comme au lycée, le breton est la langue des rapports sociaux et de l’enseignement de la plupart des matières. L’utilisation de l’anglais pour enseigner certaines matières complète cette méthode efficace d’apprentissage linguistique. La spécificité de cet enseignement, fait de Diwan, actuellement, la seule filière utilisant la langue bretonne comme langue véhiculaire à tous les niveaux, dans la vie scolaire et sociale. C’est une condition nécessaire pour donner au breton les meilleures chances de rester une langue vivante et créatrice, utile pour l’avenir des Bretons et ne pas servir seulement de marque d’identité que l’on afficherait sans la maîtriser ou la pratiquer.

Une Stratégie: l’Immersion

Même si le bilinguisme n’est pas devenu aujourd’hui une chose banale, nos institutions sont de plus en plus confrontées au problème et notamment dans le domaine scolaire. Plus sensible dans les régions à forte identité disposant d’une langue spécifique, comme la Bretagne, le problème ne se limite d’ailleurs plus seulement à elles. Différents facteurs, comme le « rétrécissement » du monde dû aux moyens modernes de communication ou la construction européenne ont déplacé la revendication pour un enseignement bilingue vers des populations qui se contentaient jusqu’alors de leur monolinguisme et sentent aujourd’hui la nécessité de se doter de nouveaux outils de communication. Il ne fait guère de doute que l’école de demain devra s’ouvrir largement au bilinguisme.

L’Europe dispose dans ses différents états d’un capital naturel permettant une normalité bilingue puisque l’on dénombre 46 minorités linguistiques différentes sur 15 états. Certains de ces états se sont engagés ou s’engagent dans des politiques linguistiques visant à développer ces bilinguismes naturels. C’est ainsi que l’on trouve des systèmes d’enseignement bilingue à l’échelle du Pays de Galles, en Catalogne, en Frise Hollandaise ou en vallée d’Aoste par exemple.

A Diwan, depuis plus de 20 ans que nous vivons cette expérience, nous sommes persuadés que l’enseignement bilingue Breton-Français que nous développons est susceptible d’apporter à la Bretagne des compétences supplémentaires bien utiles dans la France et l’Europe de demain.

L’enseignement immersif, expérimenté il y a une trentaine d’années au Canada donne une réponse satisfaisante à l’objectif qui est le nôtre : bilinguisme précoce, face à la situation linguistique qui est la nôtre : le déséquilibre total entre les deux langues de la communauté. Le principe même de l’immersion est non pas d’enseigner la langue en tant que telle mais de l’utiliser comme moyen d’apprentissage dans des domaines variés. Un enfant n’apprend pas volontiers une langue quand il ne voit pas à quoi elle sert. Le problème est différent quand elle devient un outil d’acquisition d’un savoir.L’autre aspect de l’enseignement immersif qui apporte une réponse à notre objectif de bilinguisme précoce est son caractère intensif. Le manque d’efficacité que l’on reproche souvent à l’enseignement des langues étrangères ou secondaires est lié en grande partie à son caractère extensif : peu d’heures sur sept années.

Les avantages du bilinguisme

Sur le plan éducatif, le bilinguisme apporte sans contexte de nombreux avantages. Le plus évident est sans doute la compétence nouvelle qu’il confère à l’individu utilisant en alternance et de façon naturelle deux systèmes linguistiques., Cette compétence en ouvre d’ailleurs à d’autres puisque l’on sait que le fait de posséder de façon efficace deux systèmes de communication permet d’en apprendre un troisième puis un quatrième avec bien plus d’aisance que lorsqu’on ne possède qu’une langue au départ.

Sur le plan culturel aussi le bilinguisme offre des avantages puisqu’en plus du fait de donner à l’individu la connaissance et la maîtrise de sa propre langue, de sa propre culture, renforçant ainsi son sentiment d’appartenance à une communauté, élément indispensable à son équilibre, elle lui donne aussi accès à une autre langue, une autre culture. Tout ce qui contribue à l’enrichissement culturel de l’individu bénéficie à la communauté toute entière.

La société aussi tire donc bénéfice d’une éducation bilingue. Le citoyen habitué au maniement de deux langues, habitué aux différences culturelles sera plus volontiers ouvert aux autres et à leur particularité. Il sera plus volontiers tolérant et apte à comprendre et respecter la différence de l’autre. Bien des attitudes négatives naissent de la crainte suscitée par celui qui est différent, étranger et de l’incompréhension.

Les économies régionales et nationales, enfin, gagneraient sans doute à produire des citoyens bilingues, aptes à devenir rapidement plurilingues. Chaque pays, chaque région doit aujourd’hui vendre de plus en plus au-delà de ses frontières. Les entreprises sont donc appelées à devenir toujours plus compétentes en matière de communication. La connaissance de l’autre est un facteur essentiel dans les relations que l’on a avec lui.

Un objectif : le bilinguisme précoce

La recherche scientifique a mis en évidence depuis plusieurs années, l’importance de tous les apprentissages précoces dans l’acquisition de connaissances et de compétences tout au long de la scolarité. L’enfant est, en effet, dans son jeune âge, dans les conditions optimales d’apprentissage. Ceci est principalement dû au fait que c’est pendant la petite enfance que se fait l’essentiel du développement du cerveau et des capacités intellectuelles. La richesse des stimulations extérieures et leur variété joueront par la suite un rôle important dans la capacité de chaque individu à acquérir et à développer certaines connaissances. De fait, c’est entre 0 et 6 ans que beaucoup d’apprentissages doivent être éveillés. C’est un âge pour lequel l’enfant est très réceptif et apprend sans effort. Ce qui est vrai pour tous les apprentissages fondamentaux l’est aussi pour les langues.

C’est donc très tôt que doit être introduit l’apprentissage d’une autre langue. L’idéal étant même que cet apprentissage démarre au niveau de la famille. Les parents et souvent les grands-parents, du moins il y a quelques années, ont toujours été les premiers éducateurs et sans doute les plus efficaces. Ceci étant dû à la nature même de la relation parent-enfant, essentiellement affective, qui est un facteur déterminant dans la réalisation des premiers apprentissages.

Le bilinguisme précoce doit donc se réaliser dans l’une ou l’autre des combinaisons suivantes :

* père-mère

* parents-environnement extérieur

* parents-école maternelle.

 

source : www.diwanbreizh.org


An divyezhegezh dre ar soubidigezh

E Diwan e ya ar skol-vamm en-dro e brezhoneg penn-da-benn. An deskoniadurioù diazez: al lenn, ar skrivañ hag ar jediñ a vez kaset da benn e brezhoneg. Ar gouiziadurioù tapet a vez, da c’houde, treuz-kaset e galleg hep ket poan ouzhpenn er c’hentañ derez. Deskiñ lenn zo deskiñ lenn atav ne vern e pe yezh e ve bet desket. Holl vuhez ar skol eo a zo brezhonek. N’eo ket ar brezhoneg yezh ar c’hlas hepken, yezh ar vuhez kevredigezhel eo ivez.

Er skolaj evel el lise ez eo ar brezhoneg yezh an darempredoù kevredigezhel hag hini an darn vrasañ eus an danvezioù kelennet. Implij ar saozneg evit kelenn danvezioù zo a gloka an hentenn efedus-mañ a zeskiñ yezhoù. Dibarder he c’helennadurezh a ra eus Diwan an hentenn nemeti oc’h ober gant ar brezhoneg evel yezh darempredoù hiziv an deiz, d’an holl liveoù, er vuhez skolel ha kevredigezhel. Implij ar saozneg evit kelenn danvezioù zo a gloka an hentenn efedus-mañ a zeskiñ yezhoù. Un dra ret eo evit reiñ d’ar brezhoneg ar chañsoù gwellañevit ma chomo ur yezh vev barrek da grouiñ, talvoudus evit dazont ar Vretoned ha neket evit talvezout hepken da verker personded a vije lakaet war wel hep he mestroniañ pe hep ober ganti.

 

Ur strategiezh : ar soubidigezh

Lakaet eo bet anat gant ar c’hlaskoù skiantel pegen pouezus eo kement tra desket abred evit kaout anaoudegezhioù ha barregezhioù a-hed ar bloavezhioù-skol. Bez’ e vez ar bugel evit gwir en e greñvañ evit deskiñ pa vez yaouank. Rak er bugaleaj abred e vez, evit ar pep brasañ, diorroet an empenn hag an ampartiz speredel. Pinvidigezh ha liesstumm ar broudoù diavaez o devo war-lerc’h ur roll pouezus e gouestoni pep hini da dapout ha da ziorren anaoudegezhioù. Etre 0 ha 6 vloaz e gwirionez e tlefer degas dezho meur a dra da zeskiñ. D’an oad-se e vez digor spered ar bugel; deskiñ a ra hep poan. Ar pezh a zo gwir evit an danvezioù diazez a zo gwir ivez evit ar yezhoù.
Abred-tre neuze e rankfer deskiñ ur yezh all. Hag ar gwellañ tra ‘vefe kregiñ ganti e diabarzh ar familh.
Kemer a raio an divyezhegezh abred ur stumm e-touez ar re-mañ :

 

  • Tad/mamm (da skouer brezhoneg hepken gant an tad, galleg gant ar vamm)
  • Tud ar vugale/tud diavaez
  • Tud ar vugale/skol-vamm

 

Gant ar c’helenn dre soubañ, kroget gantañ tregont vloaz ‘zo e Bro-Ganada, ez eus ur respont mat d’hor pal : krouiñ un divyezhegezh abred en un endro yezhoniel (hon hini) m’eo e verk kentañ an digempouez bras etre an div yezh. Implij ar brezhoneg hepken er skolioù betek ar CE zo e bal reishaat an digempouez-se.

Desket ‘vez an danvezioù diazez hep implijout ar galleg (hep treiñ neuze), ar pezh a vefe diaesoc’h evit ar vugale ha didalvoud. Paradoks ar soubidigezh eo : dont a reer da vezañ divyezhek dre an unyezhegezh.

N’eo ket pennreolenn ar soubidigezh kelenn ar yezh eviti-hec’h unan; implijout anezhi evel benveg deskiñ e danvezioù liesseurt, ne lâran ket. Ne vez ket desket ur yezh gant ur bugel ma ne oar ket da betra e servij. Disheñvel ‘vez e emzalc’h pa vez implijet ar yezh evel benveg da bakañ anaoudegezhioù.

Ar merk all eus ar c’helenn dre soubañ a gas ur respont d’hor pal a zivyezhegezh abred eo e stankter. Ma vez rebechet an diouer a efedusted e kelenn ar yezhoù estren pe eilyezhoù, ez eo peogwir e vez astennet ar c’helenn : nebeut a eurvezhioù e-pad 7 vloaz. Met na faziomp ket : pal ar c’helenn-se n’eo ket kas an dud da vezañ divyezhek ivez…

 

 

source : www.diwanbreizh.org

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